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Dans la presse (derniers articles)

« … La couleur (chez Christine Nicaise) se retire sur la pointe des pieds tandis que la matière se patine « jusqu’à la matité ». 

…Ses toiles sont traversées par une tension palpable entre matière et esprit. Qui d’autre qu’Arvo Pärt pour donner la tonalité d’un tel déchirement ? On songe en particulier à Fratres, la version de Gidon Kremer et Keith Jarrett. La structure du morceau épouse à merveille les tableaux sans châssis de Christine Nicaise. »

LE VIF (15.09.22) Michel Verlinden

 

« … L’artiste va travailler les traces, les accidents, la mémoire des choses, des éléments lumineux ou opaques, des signes absolus, le premier jet ou les restes d’une écriture… La terre, l’air, l’eau et le feu sont omniprésents dans les tonalités qu’elle emploie.

Christine Nicaise évoque l’ataraxie des Grecs, trouvant l’harmonie de l’existence dans la modération, le respect de la nature, la modestie. »

                                                                        Coup de cœur LA LIBRE (21.09.22) Jean Bernard

 

« … L’artiste poursuit son exploration de la transparence privilégiant les fonds gris, les vibrations bleutées, violettes ou crayeuses….

Tendez l’oreille, entre les murmures vous décèlerez une quête absolue d’apaisement. »

                                                                                      A A A (09.22) Gwennaëlle Gribaumont

 

«…On la retrouve ici telle qu’en elle-même, avec ses lettres, qui n’ont, dit-elle, d’autres significations qu’un signe qui nous interpelle. Avec ses cercles ou demi-cercles qui foudroient l’espace de la toile de tensions. Avec ses taches, qu’elle projette sur la toile avec le savoir de l’accident voulu. Avec ses noirs, ses bruns, ses ocres, ses bleus.

Christine Nicaise a pour elle une belle énergie quand pliée vers sa toile elle y peint, au rouleau, à la brosse, au pinceau, les effervescences de son âme aux abois de ses émotions. C’est tendu et toujours surprenant. »

                                                            Coup de cœur LA LIBRE (20.04.22) Roger Pierre Turine

 

Christine Nicaise a exposé en 2022 à la Galerie Odradek, rue Américaine 1050 Bruxelles et à Zedes Art Gallery, rue Paul Lauters 1050 Bruxelles.

Extrait de la conférence donnée par Jean-Marie Klinkenberg de l’académie royale de Belgique, en février 2022, à la Galerie Odradek.

 

« (…) Il semble qu’avec Nicaise, c’est comme si on se promenait entre de vieux murs, portant les stigmates cicatrisés d’une histoire indécise. On devine – mais à peine – qu’il s’est passé quelque chose. Quoi ? On ne sait pas. Ce sont des murmures, des signes lointains, des on-dit. Et cela, ce sont d’autres données que le rapport entre fond et survenir qui le produisent. Il y a des pellicules et des esquilles qui adhèrent à la toile, des fils erratiques la parcourent, des plis la marquent, et même un discret cheveu. De quels accidents peuvent-ils bien être la trace ? Nous n’en savons rien, mais nous savons qu’il y a là comme une mémoire.

Parfois un fragment d’anecdote passe : un bout de quotidien, un ticket de bagage, un filtre à café, page d’atlas, carte d’état-major, une page de comptabilité, de mystérieux quadrillages. Mais cette anecdote se tient hors du champ de notre savoir et de nos références : les actions et les obligations échappées à on ne sait quel séisme boursier, sont celles du temps des colonies, le journal est écrit en arabe ou en chinois, en tout cas en langue de Babel, et il renvoie à une actualité qui restera à jamais étrangère, le filtre à café est sans emploi depuis longtemps. Quant à la carte, elle a perdu toute précision et elle est barrée d’une frontière effacée : on se demande donc à quel improbable territoire elle pourrait bien donner accès. Et ce fil collé – mais mal collé – à quoi mènerait-il si d’aventure on le suivait ? 

Toutes ces anecdotes sont comme des étoiles mortes qui nous envoient des messages, mais des messages dont nous n’avons pas la clé, dont nous savons que nous n’aurons jamais la clé.

Et surtout, il a des écritures mystérieuses. On les reconnait pour telles, à cause de leurs formes, qui rappellent des caractères que nous connaissons, à cause de leur caractère séquentiel, à cause des relatives régularités dans leurs dimensions. Des écritures, donc, mais qui sont illisibles et le resteront, (…) »

Edith Bodart 

Critique de Louis Richardeau en 2015

"Rien d'anecdotique dans la peinture, d'Edith Bodart.Un dialogue avec la terre, le ciel, le végétal, l'eau, ...

L'absence de repères donne à ces morceaux d'univers une indéniable universalité et un classicisme qui réconcilie le débat de la tradition et de la modernité.

L'artiste-peintre, qui a certainement vu, senti ces fragments de nos campagnes, de nos vallées, de nos ciels, nous les restitue non pas en miroir objectif mais -tellement mieux- en poésie visuelle nourrie de matières, de couleurs, de gestes sûrs ou abandonnés, mais jamais gratuits.

La peinture d'Edith Bodart a gagné en profondeur et en force. Profondeur des espaces justement évalués, force de la mise en page, justesse de la structure sous-jacente. Au total, c'est la vie qui éclot et se développe devant nous."

                                                                                                                                                Louis Richardeau*

 *Louis RichardeauConférencier, journaliste d’art.

A fait une carrière de professeur de français et d’histoire de l’art à l’Institut d’enseignement des Arts, Techniques, Sciences et Artisanats avec une parenthèse de directeur aux Beaux-Arts de Namur et de conseiller à la Commission d’Homologation.

"Le blanc et le filet" de Pietrantonio d'Errico

Texte écrit par Vittoria Biasi pour l'exposition d'octobre 2021

Le blanc et le filet

Le filet lancé dans l'espace fend l'air et se pose dans l'eau en recomposant sa forme, libérant une sensation que l'artiste Pietrantonio d'Errico a vécu et veut revivre dans ses œuvres.
En 1952, Lucio Fontana dans "Pourquoi je suis spatialiste" a valorisé "le transitoire, le dynamique à la place de l'équilibre statique" ¹ . Le postulat artistique est l'expression d’une recherche abordée dans le segment extrême du signe. En réfléchissant à la production des premiers sons produits par l’homme, Fontana nous invite à imaginer l'étonnement des primitifs lorsqu'ils entendirent pour la première fois la résonance du son en frappant sur un tronc d’arbre.

La surprise de l'irruption du son provoquée par le geste est la première trace, immatérielle, du rapport entre signe et créativité dont naît le signe de l'art.
Le premier étonnement, qui se répète dans la vie de chacun, est comme le premier regard sur le monde : c'est la perception initiale, multisensorielle, l'essence de toute histoire ; c'est le lacis, le réseau de fils entrelacés de tout processus cognitif. Celui-ci se compose en deux temps : le premier est intérieur et secret, le second est extérieur et diffus dans l’espace de la lumière. Et c’est dans l’articulation entre ces deux étapes perceptives, que l'aventure du monde commence.

Le symbole du blanc et du filet traversant l'espace, raconte un mystère inexprimable, tel l’entaille de Lucio Fontana sur la surface de la toile.
La poétique de Pietrantonio d'Errico est une forme de composition rituelle qui se situe à la lisière entre tradition anthropologique et peinture monochrome, comme dans la série "Architettura Garganica" , "Rete", "Rete Moby Dick", qui murmurent l'espace temporel de l'émotion. Les œuvres se présentent comme des parties d'une collection éditoriale : le sujet du titre et la succession numérique des œuvres expriment un parcours ressenti comme suspendu dans l'espace.

Les filets témoignent de l'engagement « constructiviste » et séculaire des pêcheurs, qui, d'un seul fil créent le nœud et la trame, en réitérant pour chaque maille l’exacte proportion numérique nécessaire. L’entité de ce fil est continue dans ses fragments qui peuvent relier plusieurs états de l’existence. La subdivision de l'espace représenté par les mailles du filet est spéculaire à la somme des unités de temps nécessaires pour la fabrication du filet. La relation entre l'individu et la vie secrète du monde, analysée sous les formes d'un temps passé et d'un lieu éloigné, rappelle une période encore plus lointaine : celle de la parabole de l'enfant qui va et vient à plusieurs reprises de la mer, portant dans son coquillage une petite partie de cette mer qu'il veut transvaser dans le trou creusé dans le sable. L'art, la philosophie et la religion sont parfaitement solidaires dans la reconnaissance de l'aventure, du défi de l'homme confronté au sens du mystère dont il fait partie et qui lui fait face. Le geste décidé de Lucio Fontana et l’approbation poétique et commémorative de Pietrantonio d'Errico introduisent d'autres formes de savoir. L'aventure de l'œuvre chez l'artiste du sud de l'Italie, est de créer des concepts contenus dans l'architecture même du filet, mémoire de l'enchevêtrement entre les mondes, qui est origine et impulsion vitale, harmonie et prospérité des montagnes et des eaux.

Sa poésie semble surgir de la mémoire collective/personnelle, de la contemplation du rituel des pêcheurs : journée ponctuée par "lancer" puis "tirer" les filets de la mer, les étendre comme un linceul et soigner leurs blessures par le geste rythmé du raccommodage.

 

La tradition s’inscrit comme communication avec le passé, avec ce concept d'aventure par lequel un quelque chose franchit l'espace temporel pour appartenir aux générations suivantes. C'est le mystère de la survie qui livre à la postérité témoignages et documents du passé. De même, les filets des pêcheurs et les premiers réseaux ferroviaires qui reliaient les villages, sont des formes de communication, tout comme le réseau Wifi aujourd’hui. La succession des événements que l’on appelle aussi progrès, suscite un contact quasi épidermique avec la pensée de Claude Lévi-Strauss, : "Qu’on le sache ou qu’on l’ignore, on ne chemine jamais seul sur le sentier de la création." ²

Pietrantonio d'Errico compose ses œuvres comme des cérémonies de prise d’habit, des vêtures au cours desquelles il recouvre avec des fragments de filets, les surfaces des toiles blanches comme neige, peintes à l'huile de signes picturaux, signes matiéristes ou plis striés.
La composition extrême ou minimale des surfaces, de "Architettura garganica” à "Rete sospesa", semble en phase avec l'analyse et l'interprétation de Renato Barilli, au sujet de la transformation et du défi de la peinture monochrome dans les années 80 et 90.

Pour l’historien, l’art du monochrome est la dernière limite de la peinture et naît d’un sacrifice, d’une remise à zéro de l’environnant.³
Pietrantonio d'Errico conçoit ses œuvres comme des partitions musicales qui s’étendent par plis et silences sur les blessures des toiles en harmonie de blanc. Ainsi se décrit le sentier de l'univers dans lequel la différence entre quiétude et mouvement est l'impulsion vitale, le théâtre minimal de l'existence. Il n'est pas possible de définir l'idée du blanc : c’est dans son secret que subsiste l'origine de la vie, de la première rencontre avec la lumière, c’est sur son frémissement que se fixe l'essence de chaque histoire. En ce sens, la couleur blanche est l'écriture de son propre secret, signal, invocation emblématique, matériau extrême, et définie par les historiens de l'art Epherem Yon et Philippe Sers, "shekinah", ce qui signifie en hébreu "nuage lumineux"⁴. Le blanc est un concept transculturel et transversal à tous les courants artistiques. Comme une voix intemporelle ou un signe oraculaire jamais conclusif dans ses possibilités d’interprétation, le monochrome blanc émerge dans la peinture du XXème siècle de la première et deuxième avant-garde, aboutissant à l'expressivité extrême d'une enquête menée le long de la lisière entre calligraphie et pensée scientifique.

Les surfaces blanches de Pietrantonio d'Errico sont des pauses sédimentées par le temps, mouvements cruels et doux qui ont englouti le rugissement des temps en s'imposant sur les langages lacérés des filets.
L'image rappelle l'intuition de Kierkegard qui voit la première présence monochromatique dans la scène biblique des égyptiens, engloutis par la mer Rouge alors qu'ils sont lancés à la poursuite des Hébreux. La scène peut être représentée par la surface simplement peinte en rouge ou par la page blanche de Mallarmé.⁵

Le blanc et le filet sont des images qui se confrontent au vide, à l'idée de totalité, de perte de frontière et de poétique ; le défi de l'artiste est dans la répétition en tant que prière et force pour soutenir la quête de l'au-delà que suscite la recherche, la vie de l'art.

                                                                                                                                                                                  Vittoria Biasi.*

¹ Lucio Fontana : Ecrits (manifestes, textes, entretiens), traduction de Valérie Da Costa, Les Presses du réel, 2013.

² Claude Lévi-Strauss, La voie des masques, Plon, 1979.
³ Renato Barilli, Anni ’90, Mondadori Arte, Milano 1991, p.12
⁴ Voir Vittoria Biasi, Architectures of white, Gangemi Editore, 2009, p. 21
⁵ Jean Louis Schefer: Quelles sont les choses rouges! In Artstudio, Monochromes, Parigi n. 16, Printemps 1992

*Vittoria Biasi : Critique d'art italienne, en contact avec Pietrantonio depuis les années 2000.

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Patricia Coenraetsarticle d'Ida Jacobs, lors de  l'inauguration du WEyART 

Une nouvelle galerie d’art s’ouvre : le pari relevé par Wivine Braun est audacieux. Non seulement par le lieu, cette ancienne grange  au coeur du Brabant wallon, rénovée, bousculée, transformée en un bel et vaste espace lumineux, mais aussi par son ambition d’y organiser, pour notre plus grande joie, un large éventail d’événements artistiques et aussi, dit-elle joliment,  « extra-ordinaires ».

 

Les toiles, croquis, dessins et sculptures de Patricia Coenraets nous y accueillent ou mieux, oserait-on dire, nous y cueillent au premier regard. Car comment ne pas être soufflé par la puissance et la passion qui se dégagent de ses sculptures portant au paroxisme la sensualité des corps qui s’offrent. Rondeurs de « L’Etreinte » appelant la caresse, et qui s’envolent dans un déchirement, « Calypso », « Pas de danse », voilà la grâce qui déferle comme une vague esthétique d’érotisme, le « Centre du monde » et ses vallons si doucement trompeurs, pour ne citer que quelques-unes de ses oeuvres. 

 

La passion se fait plus tempérée sur la toile. Nous connaissons les marines de Patricia, aux tourbillons à la fois fougueux et maîtrisés. Aujourd’hui, la palette s’assagit comme en trompe-l’oeil, laissant libre cours à la lumière sublimement mise en valeur, jouant avec les couleurs impressionnistes des paysages. Sage, Patricia ? Pas vraiment. Car si la maturité apporte son apaisement, palpable notamment dans « L’Ile de beauté », le pinceau reste vif, alerte à saisir toutes les facettes des émotions.

 

Artiste gourmande de la vie, Patricia Coenraets signe ici encore une oeuvre foisonnante, douce et tragique à la fois, bousculant les codes sans les casser, et qu’elle nous invite à partager dans ce nouvel environnement dédié à l’art."

 

Ida Jacobs

*Ida Jacobs: Bruxelloise d'adoption née à Anvers, Ida Jacobs, licenciée en journalisme et communication sociale ULB, a commencé sa carrière comme secrétaire de rédaction à Trends-Tendances avant de mener des activités de journaliste indépendante auprès de différents magazines économiques et de culture générale, tels que Solvay Business Journal, L'Evénement, Dimanche Matin, La Libre Essentielle, Break Magazine, L'Eventail.

"La Libre Essentielle" -FOCUS

du 24/03/24

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