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Né à Nîmes en 1936, Claude Viallat étudie à l’Ecole des Beaux-Arts de Montpellier et de Paris. Rapidement, dès 1966 il expose avec les artistes de l’Ecole de Nice, dont Arman, Ben, Venet, Malaval et Yves Klein entres autres exprimaient leur volonté de rompre avec les courants en vogue. En 1969, Viallat fonde avec Bernard Pagès, Jean-Pierre Pincemin, Louis Cane et d’autres le groupe Support-Surface. Lors de la première exposition à Paris en 1969, ils écriront : « L'objet de la peinture, c'est la peinture elle-même et les tableaux exposés ne se rapportent qu'à eux-mêmes. Ils ne font point appel à un « ailleurs » (la personnalité de l'artiste, sa biographie, l'histoire de l'art, par exemple). Ils n'offrent point d'échappatoire, car la surface, par les ruptures de formes et de couleurs qui y sont opérées, interdit les projections mentales ou les divagations oniriques du spectateur. … »

Le groupe se dissoudra quelques années plus tard, mais Claude Viallat continuera dans cette lancée et il trouvera sa voie dans un langage d’une grande simplicité apparente, dont la complexité s’exprime par une infinité de variations colorées et mouvementées. Il s’agit d’une œuvre sérielle et organique, qui reflète toute la chaleur du Midi sans s’imposer.

 

Parmi la lumière ancienne, méditerranéenne, de son atelier nîmois, où il vit et travaille sans relâche depuis presque quarante ans, Claude Viallat orchestre des métamorphoses à partir de tout et de rien : tissus multicolores dépareillés en monceaux pliés au bord des murs – morceaux de corde, bouts de bois, petites pierres, bribes de machins, écume de trucs – rebuts de nature et reliques du capitalisme planétaire qui débordent habituellement dans les océans (…). Le tout forme un cosmos (…) d’une élégance à la fois austère et éclatante. Univers instable, joueur, en tension : (…) assemblages fortuits de bois, de cordes, d’ironie et de gravité, qui constituent autant de formes de rencontres à l’équilibre fragile. Tout un univers d’une somptueuse précarité. 

La splendeur polychrome de son œuvre fait de Claude Viallat un des plus grands coloristes de l’histoire, associant à une modestie presque austère des moyens l’ingéniosité gracieuse d’un créateur de formes des origines. La sensualité à la fois subtile et luxuriante de cette œuvre en expansion constante ne cesse d’étonner, de donner à sentir et à penser depuis maintenant presque 60 ans.

Extraits de : Matthieu Leglise, catalogue de l’exposition Claude Viallat, Et pourtant si…, Carré d’Art, Nîmes, 2023-2024

Les sérigraphies sur papier Kraft toilé que nous présentons ici sont de petites éditions, issues de la collaboration de l’artiste avec l’imprimeur-éditeur Eric Linard, également installé en Provence (Lagarde-Adhémar) et qui est un des sérigraphes les plus qualifiés d’Europe. 

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